L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est un art aussi.
Honoré de Balzac, La Recherche de l'Absolu
Honoré de Balzac, La Recherche de l'Absolu
Samedi 7 Février
21 heures Train 9575 Strasbourg ---> Muenchen HBF
Je suis dans le wagon-bar, où un poivrot m'offre à boire.
"-J'étais parti durant trois mois suivre un cursus scolaire en Allemagne. J'suis tombé dans sa classe et elle étais là, assise à côté de moi... On s'est lié d'amitié, mais je suis parti sans lui dire au revoir.
Bien sur quand je l'ai remarquée, il était trop tard... On s'est revu sur internet... Vas-y sert moi un autre verre..."
Bien sur quand je l'ai remarquée, il était trop tard... On s'est revu sur internet... Vas-y sert moi un autre verre..."

Je rends visite à une amie, je pensais que notre histoire était finie, mais quelque chose
fait que je reviens. Je ne sais pas quoi... Peut-être est-ce... rien.
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23 heures, chez elle.
J'arrive dans la chambre avec mes valises, elles sont lourdes... mais elle me semble indécise.
Il y a une vraie passion dans son regard. Elle semble ravie de me revoir.

Et elle m'a laisser seul, vaquer à mes pensées, j'étais juste épuisé.
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Dimanche matin
Je me réveille, depuis douze heures je parle en allemand, sans le remarquer. Je descends deux étages pour le petit déjeuner. Charcuterie, fromage sont sur la table à côté du café. Je prends une chaise, le regard encore embrumé. Et là j'la vois qui descend et s'assied. Face à face, elle m'annonce ce qui va suivre.
"-Tu es en vacances, mais est-ce que demain tu viens? -Euh...où ça? Tu veux que je t'accompagnes à l'école? -Oui! Ce serait super que tu reviennes voir tout le monde."

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Lundi matin
Je me lèves, café, clopes, sors et prend un vélo.

Les carreaux embués de mes lunettes ne me permette que de suivre sa trainé de cheveux blancs qui ont tendance à disparaitre dans le blanc qui nous entourent.
J'arrive aux portes du lycée, je dépose le vélo et rentre dans l'enceinte du bâtiment.
Je sens que tout ça va devenir mon petit rituel du matin. Me geler les miches et aller en cours durant mes vacances... Pourquoi?
Pour lui faire plaisir c'est tout.
Pour lui faire plaisir c'est tout.
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Mercredi

Ça fait déjà un bail que je suis chez elle, et j'la trouve tout simplement naturelle.
On parle assez régulièrement dans ma chambre, de tout, de rien...
de se comprendre

C'était une nuit assez froide, elle est venue sous la couette.
Mais, il ne s'est rien passé, si ce n'est ma main qui effleura la sienne.
Timidement, comme si je n'avais que dix ans, alors que j'en avais dix huit et qu'elle n'était pas la première.
C'était magique, j'étais dans une sorte de...
...sphère.
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Jeudi

Mais tout cela mènera à une impasse...
Petit conte d'un amour irréalisable
Condamner par l'espace et le temps
Cette sphère de bonheur ne peut être qu'éphémère.
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Le petit coucou de l'horloge mécanique à du s'enrayer car petit cœur m'a rattrapé bien vite me conduisant à l'embrasser, oubliant cette neige dehors, cette timidité en moi, et cette ligne indivisible qui annonçait cette frontière invisible à ne pas franchir,
Pour ne pas souffrir.

Les sentiments que nous feignons, nous finissons par les éprouver.
Benjamin Constant, Adolphe
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Samedi
C'est dans un musée, au bord d'un lac que je me rend compte de sa richesse. Tout respire la modernité, dans les tableaux, les sculptures. Tout semble renaître, surtout quand j'aperçois ce sourire, au moment où elle s'accoude à cette barrière, avec le lac et les montagnes autour d'elle.

Petite image de carte postale
Mais tellement palpable
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Mais tellement palpable
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Et c'est en cette fin d'après-midi, avec le soleil couchant tellement cliché
Tellement cliché, mais tellement...
Qu'un pincement me prit quand je l'ai embrassée.
J'étais juste envahi par une délicieuse vague qui se consumée de l'intérieur.
Cœur vif, rouge et battant
Tellement... flippant.
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Le froid bat son plein au dehors
Moi je bouille de l'intérieur
Peu importe ce qui peu arriver
Quand je la regarde
J'oublie tout
Tu es devenue
Plus qu'une simple amie
Plus qu'une simple copine
Un diamant de bonheur que je peux saisir de mes mains.
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Un bonheur immense m'a happé, nous sommes en accord parfait, on plane sur la même mélodie.
On se laisse aller comme si rien ne peut nous atteindre.
Mais ton père
Il n'a pas oublié de me faire prendre conscience d'une chose.
Dans deux jours, je repart à des kilomètres d'ici, et il m'est impossible de rester.
Dure limite qui s'écrase dans la gueule.
Peu importe. Le cœur à ses raisons que la raison ignore. Juste un état d'esprit à avoir.
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Vendredi, J-1 avant le départ, elle m'emmène à la soirée d'anniversaire de son frère.
Tu es à la fois distante et proche. Et ton sourire... est différent...Elle savait...Elle aussi, elle savait.

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Elle m'a alors emmené dans une salle réservé aux enfants. Il n'y avait que nous deux aux milieu d'un monde rétréci.

Me dit-elle en pleurs, tandis que je la regarde impassiblement, ne laissant passer aucune émotion, alors qu'elle annonçait notre rupture.
Pour moi, elle avait tort, une fin ne se déclare jamais avant la dernière page.
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J'étais ébranlé, je me suis retrouvé seul avec moi-même à la lumière d'un lampadaire. Seul, à dessiner dans la neige, comme un blaireau, à réfléchir à une chose:
"-Je ne veux pas partir, tout venait à peine de commencer."
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Nous sommes rentrés tard, elle ne fait que fuir mon regard. Il est déjà Samedi. Le train est dans deux heures. Je n'ai pas la force de dormir.
Elle m'a attendu sans rien dire à la porte de ma chambre, m'a aidé à transporter ma valise dans la voiture, dans laquelle elle s'est assise à mes côtés, tout en me serrant la main de toutes ses forces, laissant parfois échapper quelques sanglots.
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Séparation imminente
Me serre dans ses bras
Ne veut pas me laisser
Laisser aller dans ce wagon
Laisser aller de sa part
Elle pleure, encore
Mais c'est la fin.
Le temps ne reviendra pas.
Elle le sait
Me prend l'arrière du crâne
Passe sa main dans mes cheveux
M'embrasse autant qu'elle peut
Étreinte mortelle
Dernière page, dernier jour, dernière minute, dernier cadeaux
Un paquet de photo
Souvenir de ces deux semaines.
Un paquet de photo
Souvenir de ces deux semaines.

Quelqu'un a dit un jour:
"L'absence diminue les médiocres passions
et augmente les grandes,
comme le vent éteint les bougies,
et allume le feu"

Au final, quoiqu'il arrive, je ne le regretterai pas.
Samedi 21 Février 6h30 Muenchen HBF-->Strasbourg
Samedi 21 Février 6h30 Muenchen HBF-->Strasbourg
Et puis, qui sait?
Bravo Arnault pour ton talent de dessinateur et cette histoire d'amour émouvante ! tes dessins sont magnifiques, colorés, c'est beau à voir ! Continues sur cette belle lancée, je suis fière de toi !
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